Cormorans impériaux – Ushuia
§ traces Wililoc.
Tierra del fuego
J 11/02
Punta Arénas 13°
7h30 vers le port, pour un embarquement 9h.
La mer est d’huile mais le ciel bien noir, nous quittons le continent sous un grand soleil, mais bientôt un grain qui ne dure pas et nous avons droit à un bel arc en ciel sur le port.
Traversée très calme, pratiquement pas de vent.
Nous sommes au milieu du détroit de Magellan et avons du mal à réaliser où nous sommes !…
En face la « Tierra del Fuego » battue par les vents et les courants, une Terre qui exerce toujours autant de fascination …
L’entrée du port de Porvenir, accueillis par un groupe d’orques qui s’amusent autour de la bouée.
Gros bourg, aux maisons colorées en tôle ondulée.
Cette fois nous avons les pieds en Terre de Feu…mais toujours au Chili.
Nous entamons la piste, en très mauvaise état, glissante à cause de la pluie; un groupe de motards se relève devant nous, sans trop de mal.
Côte déchiquetée, paysage de grande steppe jaune, étendue à perte de vue .
Le soleil revient c’est le moment d’un arrêt.
Tous ces bâtiments semblent à l’abandon!
A la lisière d’une forêt à l’abri du vent, nous dormirons ce soir.
Une forêt comme il n’en existe qu’ici, hêtres d’antarctiques recouverts de lichen chevelu, la fameuse « barbe de saint Antoine », des sous bois jonchés d’arbres morts enchevêtrés les uns dans les autres… la forêt primaire.
Quel beau jouet pour Gamin, une carcasse de guanacos!
Nous sortons l’équipement complet de montagne, pour être bien au chaud!!!
V 12/02
5° au petit matin, nous avons entendu les renards dans la nuit.
Par la Y 85 nous allons au Lago Blanco.
Drague aurifère datant du début du 20è siècle.
Petite estancia au bord de son lac..
Grande steppe avec de très nombreux moutons et autour du lac la forêt, les tourbières, les marécages et leur habitat de castors.
Passons l’après midi au bord du lac « Blanco »,bien emmitouflés , le vent souffle et le lac est blanc…mais d’écume et de vagues qui écrêtent…sinon il a la couleur du ciel, bien gris.
Nous sommes bien à l’abri dans les arbres, et ce soir ne ferons pas de vieux os pour aller sous la couette….
S 13/02
6° il a plu pratiquement toute la nuit, avec de bonnes rafales de vent dans les arbres.
Ce matin 9ème passage de frontière entre Chili et Argentine.
Moins de 10 minutes à chaque poste, personne ! Et surtout il ne fait pas chaud et le douanier n’a pas voulu quitter son poêle pour visiter la voiture !…Ceux sont les seuls personnes rencontrées en deux jours !
Nous roulons vers Rio Grande dans une steppe bien rase, très nombreux guanacos et moutons.
Une estancia tous les 100 km, mais quelle taille.
Après notre traversée d’Ouest en Est, nous retrouvons l’Atlantique vert d’eau.
Quelques courses en ville, et déjeuner sur le bord de mer.
Route vers Ushuaia…200 km.Et toujours des ciels extraordinaires.
Bivouac sur les bords du Lac Fagnano, toujours à l’abri dans la forêt.
Grand beau, après un gros grain !
D 14/02
Ushuaia
3°
Encore quelques km après le lac Escandido
et nous voici à Ushuaia pratiquement le terme de notre projet, un peu plus de 23 300 km depuis notre départ…
Difficile de croire que nous sommes au bout du bout…mais c’est écrit, « fin del mundo » après c’est l’Antarctique.
Un temps Patagon, c.a.d du soleil et des nuages, un ciel magnifique, des montagnes enneigées et pour le moment un canal de Beagle juste un peu agité.
Ce midi un petit resto pour manger du crabe… en cassolette.
Un petit hôtel sympa, style auberge de jeunesse Los Lupinos , nous avions eu peur du vent sur le port, mais finalement rien ce soir. Une Wifi qui ne marche pas trop mal !
Ce soir la saint Valentin, encore une occasion pour boire une bonne bouteille de Cabernet Sauvignon argentin.
Demain nous devons partir faire un tour sur l’eau si la météo reste bonne.
L15/02
En réalité, nous avons bien trop chaud à l’hôtel malgré les fenêtres ouvertes, il est vrai que depuis cinq mois nous vivons dehors au grand air en suivant les caprices de la météo, une météo bien clémente jusqu’à présent .
Ce n’était pas vraiment l’image que j’avais en imaginant Ushuaia…
…..mais plutôt celle-ci avec ses petites maisons basses et ses petits voiliers.
Une matinée sur l’eau, à bord d’Ushuaia Explorer, sur le canal de Beagle, au milieu des îles.
Le temps un peu gris, mais une mer d’huile !
Isla de Los Pajaros, colonie impressionnante de cormorans impériaux, quelques milliers d’oiseaux .
Isla de Los Lobos c’est maintenant l’île des otaries et lions de mer. Ces énormes bestioles peuvent atteindre 300 kg.
Cormorans de Magellan vivants dans les falaises.
Le phare des Eclaireurs que nous allons virer avant de regagner le port, après 2 h 30 de ballade merveilleuse.
Sur le port il fait grand soleil, pas de vent, il ferait presque trop chaud avec votre habillement !
Déjeuner au Bistro Ideal, le plus vieux de la ville, pour manger le fameux crabe austral .
Mais encore déçus, ils nous le servent avec une mayo industrielle et du ketchup…et reste très fade.
Notre crabe normand ou breton est bien plus goûteux! Pas chauvine….
Bivouac en dehors de la ville, au bord du rio et cette fois beaucoup de vent.
Notre Gamin récupère encore une belle collection de teignes bien collantes.
Une belle prairie, sous les arbres qui s’agitent de plus en plus…D’ailleurs nous changerons de place dans la soirée, ils remuent tellement que nous avons peur de les prendre sur la tête…
Voici le terme de notre grand voyage au bout du monde « del fin del mundo « comme ils disent ici.
Mais tout n’est pas fini, maintenant il faut entamer le retour, encore 4 à 5000 km que nous ferons en longeant la côte Atlantique vers Buenos Aires et Montévidéo
M16/02
4°
Grosses rafales de vent toute la nuit, mais bien à l’abri derrière nos buissons.
Nous aurons quand même quelques flocons avant de quitter notre bivouac.
Reprise de la route vers le Nord,
Ce soir Rio Grande au bord de la mer, bien gris vert et surtout bien agitée…
Révision, vidange de la voiture… Un amortisseur a rendu l’âme avec nos dernières pistes, nous irons maintenant un maximum sur les routes……
Bivouac sur la plage en bordure de l’estuaire du rio…
Non ce n’est pas miel d’Agon en face !…mais cela y ressemble.